Hôpital Saint-Jean, puis maison et boutique de la famille Lacoste, puis gendarmerie, actuellement office de tourisme, banque et musée Eugène Le Roy

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Montignac

L'hôpital de Montignac est mentionné dès 1210, et comprenait déjà une "domus hospitalis" et une "ecclesia" (chapelle) sur un terrain donné par Renaud II de Pons et sa femme Marguerite vers 1191. Vers la fin du XIVe siècle, peut-être à l'emplacement des bâtiments précédents, sont construites au Barry du chef du pont une nouvelle maison hospitalière et une nouvelle chapelle. Lors des guerres de Religion, l'hôpital de Montignac est pillé. En 1663, Anne de Moyssard donne un revenu pour l'établissement de deux sœurs hospitalières sous les ordres du curé de Saint-Pierre de Montignac. L'hôpital n'accueille alors que les pauvres de la paroisse de Brenac. En 1758, l'hôpital est transféré dans l'ancien couvent des Clarisses et les bâtiments et le jardin voisin sont alors désaffectés. Ceux-ci ont dû être vendus peu après à un particulier, dont on ignore le nom. Selon toute vraisemblance, c'est celui-ci qui fit peu après 1758 d'importants travaux pour transformer le bâtiment hospitalier en demeure et boutique ; toutes les baies à linteau délardé en arc segmentaire et à feuillure pour volets extérieurs datent de cette époque, de même que certaines des cheminées à l'intérieur.

La propriété dite du "prieuré" est ensuite acquise vers l'an VII [1798] ou l'an VIII [1799] de la République par Élie Lacoste, médecin de Montignac qui s'illustre pendant la période révolutionnaire comme administrateur de la Dordogne (1789), député de l'Assemblée législative (1791) et du département de la Dordogne à la Convention nationale (1793). Outre ses biens à Montignac et dans ses alentours, Lacoste possède les domaines de La Rebeyrolie, de La Vergne et du moulin de Saint-Chabran à Thonac, ainsi que le domaine de Roubinie à Saint-Amand-de-Coly. Après son amnistie en 1795, Lacoste revient à Montignac exercer sa profession jusqu'à sa mort en 1806. En 1813, lors de la levée du premier cadastre de la commune, la demeure et le vaste jardin qui la borde à l'ouest appartiennent à sa veuve, qui y réside. Dès 1819, la propriété est vendue par les héritiers et acheter pour devenir la gendarmerie de Montignac.

La gendarmerie reste dans les lieux jusqu'en 1966, date à laquelle le bâtiment principal est protégé pour empêcher sa démolition. Il abrite aujourd'hui l'office de tourisme, une banque, ainsi que le musée Eugène Le Roy.

Périodes

Principale : 17e siècle (incertitude)

Principale : 3e quart 18e siècle

Auteurs Personnalite : Lacoste Elie

Médecin, comme son père et son arrière-grand-père, à Montignac, favorable aux idées révolutionnaires, meurtrier d'un gentilhomme périgourdin dans un duel, Élie Lacoste devient administrateur de la Dordogne en 1789. Élu député à l'Assemblée législative (1791), réélu à la Convention nationale par le département de la Dordogne (1793), il vote pour la mort du roi lors du procès de Louis XVI et remplit des missions dans le Lot et la Dordogne pour la levée de 300 000 hommes, puis dans le Nord et le Pas-de-Calais, à l'Armée du Nord. Élu au Comité de sûreté générale en 1793, il était chargé de l'énorme et fastidieuse besogne policière, mais a refusé de se charger de l'approvisionnement de Paris, se déclarant incompétent.

Le 13 brumaire an II (3 novembre 1793), il est envoyé par décret en mission aux armées du Rhin et de la Moselle avec Ehrmann, Marc Antoine Baudot et Lémane1, participe à la bataille de Kaiserslautern2 et s'oppose à Saint-Just et à Le Bas et d'autres commissaires de la Convention arrivés après lui, après qu'il a nommé Lazare Hoche général en chef de ces deux armées réunies, alors que ses collègues préféraient Jean-Charles Pichegru. Il est à Paris avec Marc Antoine Baudot le 25 nivôse an II (14 janvier 1794), il retourne aux armées peu après. Le 8 pluviôse (27 janvier), les deux hommes prennent à Strasbourg un arrêté réclamant à la population 30 000 souliers et 3 000 manteaux, dans un souci permanent d'approvisionner les troupes.

Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), il attaque Maximilien de Robespierre, demande l'arrestation de Georges Couthon et de Louis Antoine Léon de Saint-Just, sans pour autant accuser les membres de la Commune de Paris. Ayant pris la défense des anciens membres des comités, il est décrété d'arrestation le 1er prairial an III (20 mai 1795) et amnistié ensuite. Sa carrière politique est terminée et il revient à l'exercice de la médecine à Montignac.

, habitant célèbre (attribution par source, attribution par travaux historiques)

Situé sur la rive gauche de la Vézère aux franges du "barry" (faubourg) du Chef du Pont, l'hôpital comprend un corps de bâtiment en longueur orienté nord-sud, complété à son extrémité orientale par une église. Le bâtiment est traversé par deux passages ; le passage sud possède encore les deux chambres de sûreté de l'ancienne gendarmerie. La façade orientale ouvre sur la place Léo Magne par six arcades en plein-cintre, surmontées par des fenêtres à plate-bande en arc segmentaire éclairant une coursière qui dessert les salles de l'étage. On accède à cette coursière, qui se prolonge au sud par une partie en pan-de-bois, par un "balet" (un escalier droit extérieur couvert). La façade nord possède au premier étage une fenêtre à plate-bande en arc segmentaire, dont la clé est ornée d'un motif floral. Les fenêtres du premier étage de la façade ouest s'ouvraient autrefois sur les parterres d'un jardin aujourd'hui transformé en parking. Le rez-de-chaussée est dénaturé ; seuls subsistent une porte à linteau délardé en arc segmentaire, un jour ébrasé et une modeste fenêtre rectangulaire à feuillure (pour accueillir des volets extérieurs). Au premier étage, les neuf fenêtres sont du même type que cette dernière, mais à plate-bande en arc segmentaire. Le modeste bâtiment en retour d'équerre au sud abrite au rez-de-chaussée le musée Eugène Le Roy. A l'intérieur, au premier étage, les installations de l'hôpital sont encore visibles : six pièces - sept à l'origine - sont encore dotées de leur cheminée et de leur évier.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : moellon

  3. Mise en oeuvre : pan de bois

Toits
  1. tuile plate
Étages

rez-de-chaussée, 1 étage carré

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier de distribution extérieur

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Montignac , rue du Quatre-Septembre

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1813 D 185, 2011 AR 159

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